Édition du mardi 28 mars 2017
Gares routières : les opérateurs de cars privés voudraient voir les collectivités payer
L’opérateur de cars Flixbus a publié la semaine dernière une étude qui a été largement commentée, mettant en cause la qualité de service des gares routières, souvent jugée médiocre par les passagers. Avec apparemment, en filigrane, la volonté très claire des autocaristes de voir les communes et EPCI prendre ce dossier à leur charge.
Flixbus – premier opérateur en France depuis la libéralisation du transport routier par car, introduite dans la loi Macron – a mené une enquête auprès de ses clients, qu’il a publiée la semaine dernière. Verdict sans surprise : un bon tiers des usagers se disent insatisfaits de la qualité des gares routières – taux d’insatisfaction en hausse depuis une précédente enquête. On retrouve en revanche toujours les mêmes demandes – qui ne semblent tout de même pas invraisemblables : un abri contre la pluie, des sièges, et des toilettes. De nombreuses gares routières, à commencer par celles de la capitale, ne proposent pas tous ces aménagements élémentaires – voire n’en proposent aucun. Il n’est pas rare que dans certaines gares routières y compris de grandes villes, l’on voie des passagers assis par terre en attendant leur car, faute de sièges ou de bancs.
L’enquête présente d’autres résultats intéressants, comme une première vue d’ensemble sur l’accessibilité des gares routières en termes de transports collectifs. Résultat : la très grande majorité des usagers (67 %) met « moins de 30 minutes » pour accéder à une gare routière, et 45 % utilisent un transport collectif pour s’y rendre.
Mais le constat le plus frappant dans cette étude reste celui de l’inconfort des gares. Reste à savoir maintenant comment y remédier. Là encore sans surprise, les dirigeants des opérateurs de transport attendent que ce soit les communes ou les intercommunalités. On s’y attendait un peu, puisque depuis le début de la libéralisation, les autocaristes rechignent à mettre la main à la poche sur ce dossier.
Ainsi, dans le communiqué de presse qui présente cette étude, le patron de Flixbus France, Yvan Lefranc-Morin, lance de très clairs appels du pied aux maires. Il regrette d’abord que « des services de base disponibles dans un abribus urbain fassent parfois défaut pour des millions de voyageurs utilisant les cars Macron : le contraste est saisissant entre la mauvaise qualité de certaines infrastructures et le niveau de confort proposé à bord ». Interviewé vendredi dernier dans La Tribune, il poursuivait : l’objectif de cette enquête est « de faire prendre conscience aux personnes décisionnaires (les agglomérations, les maires) que mettre des équipements de base à disposition des usagers n’est pas forcément idiot ».
Nous y voilà : les autocaristes, qui ont mené un lobbying très actif depuis des années pour que la libéralisation du transport par autocar devienne une réalité, ne veulent pas d’intervention des pouvoirs publics dans leur activité… sauf pour payer, à leur place, des équipements périphériques permettant un confort minimal aux arrêts. Utilisant, en passant, des arguments parfois étonnants : sur France info, jeudi dernier, un responsable d’une société d’autocars expliquait que demander aux opérateurs de payer les points d’arrêt, ce serait « comme demander aux industriels de l’automobile de payer la construction des autoroutes ».
Rappelons qu’en septembre 2015, lors de discussions sur ce sujet, l’auteur de la loi ayant permis cette libéralisation, Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie, excluait que « de l’argent public » soit mis dans les gares routières, indiquant que c’était aux transporteurs de mettre la main à la poche dans la mesure où « ils offrent un service rémunéré ».
Cette question épineuse n’a pas été résolue dans l’ordonnance gare routière publiée le 31 janvier dernier qui, si elle a dépoussiéré la législation datant de 1945, n’a pas abordé le volet financier.
Flixbus – premier opérateur en France depuis la libéralisation du transport routier par car, introduite dans la loi Macron – a mené une enquête auprès de ses clients, qu’il a publiée la semaine dernière. Verdict sans surprise : un bon tiers des usagers se disent insatisfaits de la qualité des gares routières – taux d’insatisfaction en hausse depuis une précédente enquête. On retrouve en revanche toujours les mêmes demandes – qui ne semblent tout de même pas invraisemblables : un abri contre la pluie, des sièges, et des toilettes. De nombreuses gares routières, à commencer par celles de la capitale, ne proposent pas tous ces aménagements élémentaires – voire n’en proposent aucun. Il n’est pas rare que dans certaines gares routières y compris de grandes villes, l’on voie des passagers assis par terre en attendant leur car, faute de sièges ou de bancs.
L’enquête présente d’autres résultats intéressants, comme une première vue d’ensemble sur l’accessibilité des gares routières en termes de transports collectifs. Résultat : la très grande majorité des usagers (67 %) met « moins de 30 minutes » pour accéder à une gare routière, et 45 % utilisent un transport collectif pour s’y rendre.
Mais le constat le plus frappant dans cette étude reste celui de l’inconfort des gares. Reste à savoir maintenant comment y remédier. Là encore sans surprise, les dirigeants des opérateurs de transport attendent que ce soit les communes ou les intercommunalités. On s’y attendait un peu, puisque depuis le début de la libéralisation, les autocaristes rechignent à mettre la main à la poche sur ce dossier.
Ainsi, dans le communiqué de presse qui présente cette étude, le patron de Flixbus France, Yvan Lefranc-Morin, lance de très clairs appels du pied aux maires. Il regrette d’abord que « des services de base disponibles dans un abribus urbain fassent parfois défaut pour des millions de voyageurs utilisant les cars Macron : le contraste est saisissant entre la mauvaise qualité de certaines infrastructures et le niveau de confort proposé à bord ». Interviewé vendredi dernier dans La Tribune, il poursuivait : l’objectif de cette enquête est « de faire prendre conscience aux personnes décisionnaires (les agglomérations, les maires) que mettre des équipements de base à disposition des usagers n’est pas forcément idiot ».
Nous y voilà : les autocaristes, qui ont mené un lobbying très actif depuis des années pour que la libéralisation du transport par autocar devienne une réalité, ne veulent pas d’intervention des pouvoirs publics dans leur activité… sauf pour payer, à leur place, des équipements périphériques permettant un confort minimal aux arrêts. Utilisant, en passant, des arguments parfois étonnants : sur France info, jeudi dernier, un responsable d’une société d’autocars expliquait que demander aux opérateurs de payer les points d’arrêt, ce serait « comme demander aux industriels de l’automobile de payer la construction des autoroutes ».
Rappelons qu’en septembre 2015, lors de discussions sur ce sujet, l’auteur de la loi ayant permis cette libéralisation, Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie, excluait que « de l’argent public » soit mis dans les gares routières, indiquant que c’était aux transporteurs de mettre la main à la poche dans la mesure où « ils offrent un service rémunéré ».
Cette question épineuse n’a pas été résolue dans l’ordonnance gare routière publiée le 31 janvier dernier qui, si elle a dépoussiéré la législation datant de 1945, n’a pas abordé le volet financier.
F.L.
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